L'Escaut

L'Escaut (de Schelde en néerlandais) est un fleuve européen de 355 km de long, qui traverse trois pays (France, Belgique et Pays-Bas) et cinq régions, avant de se jeter en mer du Nord.
C'est un fleuve lent et peu puissant sur lequel l'influence de la marée se fait sentir jusqu'à 160 km de l'embouchure. Son estuaire (Westerschelde) fait jusqu'à cinq kilomètres de largeur et les vasières qu'il a créées présentent une richesse écologique exceptionnelle, bien qu'il soit artificialisé par la poldérisation des Pays-Bas. Il ne communique plus avec l'Escaut oriental un de ses anciens estuaires.
Son nom apparaît pour la première fois sous la forme latine Scaldis dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César. Il dérive d'un adjectif signifiant « peu profond » et qui a donné en bas allemand schol, en frison skol, en vieil anglais sceald et en anglais moderne shoal.

  • Source : L'Escaut prend sa source près de Gouy au nord de Saint-Quentin, dans l'Aisne, au pied de l'abbaye du Mont-Saint-Martin (xviiie siècle). Elle est située à 49° 59' 12,95" Nord et 3° 15' 59,40" Est et à une altitude de 97 mètres.
  • Bassin versant : Il s'étend sur plus de 20 000 km2 (dont 15 328 km2 en Belgique, soit plus de 50 % de la surface de ce pays).
  • Le cours du fleuve : De France où il est canalisé à partir de Cambrai, l'Escaut traverse la Belgique, et passe par les villes de Tournai, Audenarde, Gand et Anvers.
    Il entre ensuite aux Pays-Bas en passant entre les Bornes frontières 269 et 269A. Par le passé, il se séparait en deux bras, mais seule la branche occidentale rejoint encore la mer du Nord entre Breskens et Flessingue aux Pays-Bas.
  • Affluents : les plus importants sont la Sensée, la Haine, la Scarpe, la Lys, la Dendre et le Rupel.

Atrébates ou Nerviens?

Marcoing est né sur la rive gauche de l'Escaut, qui a servi de frontière entre les "Atrébates", habitants de sa rive gauche (une partie du Cambrésis et l'Ostrevent) et les  "Nerviens" habitants de sa rive droite (l'autre partie du Cambrésis et le ci-devant du Hainaut). 

L'Eauette

Petite rivière locale de plus de 2 kms de long qui prend sa source ( nommée Fontaine des Pères) au pied du Bois Couillet,  elle est alimentée également par la fontaine Delattre et la pisciculture avant de se jeter dans l'Escaut, à la ferme Malderet. 
Son seul affluent est le Riot provenant d'Havrincourt en passant par Ribécourt-la-Tour.

Conte écrit par le Club-Nat de Marcoing, créé par Monsieur Maillot, Instituteur de la classe de CM2 à la fin des années 1980 :

Les aventures de Martin le Pêcheur :
Salut ! Je m'appelle Martin le Pêcheur. Je suis né sur les bords de l'Escaut, une rivière calme qui traverse Marcoing.
Quand j 'ai ouvert les yeux pour la première fois, je me suis vu dans une petite chambre presque noire, au fond d'un long couloir sombre, au milieu de mes cinq frères et soeurs, tous aussi nus que moi. Nous étions plus ou moins bien ins tallés sur un tapis d'arêtes de poissons. Nous étions des enfants très disciplinés car nous faisions la queue pour prendre le poisson que nous apportaient nos parents, à tour de rôle. Au bout de quatre semaines, bien emplumés, nous sommes sortis, à la queue leu leu, de notre terrier Ebloui de lumière, j'ai fait mon premier vol, poussé par mon père. Avec beaucoup de chance, j'ai pu trouver; au-dessus de la rivière, une branche pour me poser
Ouf ! mon premier exploit !
Je me suis alors regardé. Mais que je me suis trouvé beau ! Un vrai habit de gala : bleu turquoise sur le dos et sur la tête, roux orangé sur la poitrine et le ventre, sans oublier un petit col blanc sous le bec. Ce même jour, mon père m'a appris à pêcher : " Martin, écoute bien mes conseils ! Tu te perches sur une branche, au-dessus de la rivière et tu restes immobile, Fair de rien. Dès que tu repères un poisson à proximité de ton perchoir, tu plonges comme une flèche. Arrivé près de ta proie, tu la pinces au passage avec ton bec. Tu remontes aussitôt à la surface en ne lâchant pas prise. As-tu bien compris, Martin ? "- " Oui, papa ! "

Mes débuts de pêcheur ont été assez difficiles. Bien sou­vent, je suis remonté bredouille à la surface de l'eau, par maladresse. Mais petit à petit j'ai réalisé des progrès et j'ai pu alors me nourrir tout seul. Mon père, l'ayant remarqué, m'a appelé alors et m'a dit sèchement : " écoute Martin, maintenant tu sais pêcher, il faut que tu t'en ailles car ta mère et moi préparons une nouvelle couvée qu'il faudra nourrir Il n'y a pas assez de poissons, ici, pour tant de monde. Va cher­cher la nourriture ailleurs ! " Le coeur gros, prêt à pleurer, je suis parti et j'ai volé, volé, volé, sans m'arrêter. Arrivé à un endroit où l'Escaut semble se partager j 'ai tourné à gauche. Je me suis posé sur une basse branche pour me reposer Où étais- je ? C'est alors que j'ai pu lire, sur une plaque fixée au mur d'une maison, le nom de la rue qui longe cette petite rivière : rue de 1 'EAUETTE.

L'Eauette était donc le nom de cette nouvelle rivière ?

Ce nom m'a plu tout de suite : Eau-ette, petite eau peut-être ? Allons découvrir cette petite rivière ! Me suis-je dit. Et je reprends mon vol. Quels beaux coins à ma gauche et à ma droite ! L'Eauette serpente entre prés et champs. Peupliers, saules, ormes, bouleaux, tilleuls, sureaux, aubépines, églan­tiers, prunelliers... la bordent. Je ne manquerai pas de perchoirs par ici !

Mais que se passe-t-il ? L'Eauette a disparu ! Que je suis bête, je suis arrivé à sa source.
Je suis content de mon nouveau domaine que je trouve un peu trop grand pour ma petite personne. Mais, au fait, y a-t-il du poisson par ici ? Je vais le savoir tout de suite ! Je me poste immobile. Que vois-je ? Des truitelles ! Plouf ! J'en pince une ! Quel régal !
Le soir tombe. Fatigué mais rassuré, je peux m'endormir. Je suis heureux sur les bords de l'Eauette, je passe mes journées à pêcher, à voler, à faire ma toilette, à observer, à écouter.

Mon coup d'oeil et mon coup de bec s 'améliorent. Je manque rarement mes proies maintenant. Après mes repas, je fais ma toilette. Je cherche alors un perchoir en plein soleil, et je lisse soigneusement mes plumes avec mon bec. Je n'ai plus qu'à attendre quelques minutes pour qu'elles soient sèches.

Je ne suis pas le seul oiseau du coin. Je me suis fait beau­coup d'amis : merles et merlettes, moineaux gris, rouges-gor­ges, pic épeiche solitaire, comme il est bruyant lui ! J'ai d'au­tres compagnons : les remuantes mésanges charbonnières et mésanges bleues, les poules d'eau craintives, les pies bavar­des, les douces tourterelles turques, les minuscules troglody­tes, les chardonnerets élégants, les verdiers, les gros pigeons ramiers.

Je les aime tous et je leur dis bonjour quand il m'arrive de les rencontrer au cours des différentes saisons.

Mais il y a un oiseau que je n'aime pas du tout : c'est le héron. Figurez-vous que l'autre jour, je l'ai vu au milieu de 1 'Eauette en train d'attraper mes poissons. Me prendre mes poissons ! Quel culot ! Grand voleur ! J'espère bien ne plus le revoir ce grand mal fichu avec ses longues pattes, son long cou et son bec interminable.

Je connais tous les riverains de 1 'Eauette. Leur jardin qui va de leur maison à la rivière, est bien entretenu. Il est vrai qu'ils y passent beaucoup de temps.

Je les entends discuter alors que je suis perché à proxi­mité d'eux. Je comprends même ce que se disent en patois les jardiniers de Marcoing. Tenez par exemple 1 'autre jour Henri disait à son voisin Louis : " - Cha va ti Louis ? In direjt qu'euch timps i s 'marmousse ! " Ça veut dire tout simple­ment : " ça va Louis ? On dirait que le temps se gâte ". Il m'arrive aussi bien des aventures.

Quelle étourderie, l'autre jour ! En descendant 1 'Eauette une nouvelle fois, je remarque un long et fin perchoir que je ne connaissais pas. Je m'y installe, quelle peur mes amis ! Un homme tient mon perchoir à la main Est-ce possible ? Je ne demande pas mon reste et je m'enfuis à tire d'aile. Plus loin, encore tremblant, je comprends seulement alors ce qu'il m'est arrivé : je me suis posé sur la canne à pêche d'un jeune pêcheur de truites dissimulé derrière un arbre...

Une autre aventure surprenante celle-là....
Un beau matin, je m'installe sur un de mes perchoirs pré­férés, le long de la rue de l'Eauette. Tout à coup, aux fenêtres d'un bâtiment, j'aperçois une vingtaine de têtes d'enfants. Ils semblent émerveillés de me voir et ils me montrent du doigt. Me montrer du doigt, moi, Martin le pêcheur ! Vous vous ren­dez compte ! Mais je les connais ces enfants, je les ai vus plu­sieurs fois, avec leur maître, alors qu'ils suivaient les bords de 1 'Eauette.

Un autre matin, toujours sur le même perchoir j'entends ce que disent les écoliers car une fenêtre de leur classe est ouverte. Devinez de quoi ils parlent ? D'un jeu qu'ils sont en train de créer et qu'ils appellent : " le jeu du martin-pêcheur ". Un jeu qui porte mon nom ? De quoi s 'agit-il ? Je voudrais bien le savoir !

Alors, il me vient une idée : quand je les verrai le long de 1 'Eauette, en train de reconnaître les arbres et les oiseaux, je me glisserai dans leur classe si la fenêtre est restée ouverte. Et, faites-moi confiance, je le découvrirai ce fameux jeu.
Ils sont très gentils ces enfants qui poussent des cris de joie dès qu'ils m'aperçoivent. Ils ont l'air d'aimer autant que moi, 1 'Eauette et ses habitants : oiseaux, poissons, arbres, fleurs.

Un jour d'automne, je les vois planter de jeunes arbres près de la source avec les ouvriers de la commune de Marcoing.

Un jour d'hiver, pour mes amis les passereaux qui n'arri­vent plus à trouver assez de nourriture, ils déposent dans la rue de 1 'Eauette, à quelques mètres de la rivière, des graines, du pain émietté.

Vraiment, je suis heureux à Marcoing !

Cependant, il me manque quelque chose, ou quelqu'un pour être plus précis. Je suis le seul martin-pêcheur du coin et parfois je m'ennuie. Si seulement j'avais une petite amie !

Mais voilà qu'un jour de printemps, une flèche bleue passe devant moi : un martin-pêcheur à coup sûr ! Je me lance à sa poursuite et je le retrouve posé sur mon perchoir préféré. Mais c'est une demoiselle ! Mon coeur bat, je sens que le roux orangé de ma poitrine tourne au rouge. Je me pré­sente alors : " je m'appelle Martin et 1 'Eauette est mon domaine ! Et toi, comment t'appelles-tu ? ", "...martine ! " dit-elle timidement. Sans attendre, je plonge et j'attrape un petit poisson que j'offre à Martine. Elle l'accepte et me dit, en rougissant à son tour : " - Martin, tu es gentil ! Je veux être ta compagne ! " Je suis le plus heureux des martins-pêcheurs et je vais chanter ma joie à tous les autres oiseaux : " Belle Martine, c'est ma copine, belle Martine, c'est ma copine ! "

Je n'ai plus maintenant le temps de vous raconter mes aventures.

Du travail m'attend, j'ai un terrier à creuser dans la berge de l'Eauette, au fond du petit tunnel, Martine déposera ses oeufs que nous couverons à tour de rôle....
Martinot, Martinia, Martinien et Martinette naîtront bien‑tôt...

Et peut-être que l'un de mes enfants vous racontera, à son tour ses aventures...